3 décembre 2008
703 - Omar Raddad fait une nouvelle demande de révision de son procés
Après un premier échec d'une demande de révision de son procès en 2002, Omar Raddad a demandé à sa nouvelle avocate de relancer l'affaire en présentant à la Cour de cassation une nouvelle requête en révision, en s'appuyant sur des empreintes génétiques. Au conseiller de Rachida Dati, le jardinier marocain et son conseil ont demandé l'inscription de deux ADN masculins inconnus retrouvés mélangés au sang de la victime sur la scène de crime dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). À l'époque, les tests réalisés avaient permis de montrer que ces ADN ne correspondaient pas à celui d'Omar Raddad, mais ils n'avaient pas permis de déterminer leur origine. "Le conseiller nous a dit qu'il nous donnerait une réponse dans quelques semaines et nous avons aujourd'hui beaucoup d'espoirs dans l'issue positive de cette demande. Cela serait un beau cadeau de Noël", lâche Me Sylvie Noachovitch. Outre cette nouvelle demande de révision, Omar Raddad a aussi chargé le détective Roger-Marc Moreau de mener une nouvelle contre-enquête pour éclaircir cette affaire.
Omar Raddad a été reçu lundi 1er décembre 2008 au ministère de la Justice par un proche conseiller de la garde des Sceaux. Au terme de cet entretien d'une heure, l'ex-détenu a confié "avoir des espoirs aujourd'hui" et "il a juré sur la tête de sa famille qu'il est innocent", rapporte son avocate Me Sylvie Noachovitch.
Le combat continue Les faits remontent au 23 juin 1991. Dans la chaufferie de sa villa de Mougins, dans les Alpes-Maritimes, Ghislaine Marchal, 65 ans, riche veuve d'un équipementier automobile, est retrouvée assassinée de plusieurs coups de couteau. Sur la porte, l'inscription "Omar m'a tuer", écrite par un doigt trempé dans le sang, accompagnée d'une empreinte de main sanglante, avait conduit les enquêteurs sur la piste de son jardinier marocain, Omar Raddad. Condamné aux assises à 18 ans de réclusion criminelle, il a bénéficié le 4 septembre 1998 d'une libération conditionnelle rendue possible après que le président de la République Jacques Chirac lui eut accordé une grâce partielle réduisant sa peine de quatre ans et huit mois.
"Bien sûr que je veux prouver mon innocence, parce que mon innocence est dans le dossier", se défend l'ancien jardinier. "Il faut que la justice ait, j'espère, un jour un peu le courage d'ouvrir le dossier. (...) Pour moi, la personne qui a écrit, c'est lui qui a tué Mme Marchal", explique l'ancien jardinier. Et de poursuivre : "la seule personne à qui on ait demandé [de faire une expertise ADN], c'est moi. Or, elle ne m'appartient pas et la justice s'est arrêtée là."
Après sa libération, Omar Raddad a d'abord travaillé dans une boucherie à Marseille. Actuellement en arrêt maladie, il habite désormais à Toulon et reste déterminé : "Pour moi, malheureusement, sept ans deux mois et huit jours derrière les barreaux, il est trop tard pour me les rendre. Mais pour la vérité, il n'est jamais trop tard. Le combat continue. Je combattrai jusqu'au dernier jour de ma vie."
Source Le point du 1er décembre 2008
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