Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a rendu mercredi 20 avril 2022 une ordonnance d'extradition vers les États-Unis, où Julian Assange, ressortissant australien de 50 ans, fondateur de Wikileaks , sera jugé pour la publication d'une série de dossiers classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

En janvier 2021, la justice britannique s'était prononcée contre une extradition de Julian Assange, craignant qu'il ne tente de se suicider. La bataille judiciaire ne faisait que commencer puisque cette décision avait été annulée en décembre par la Haute Cour, tandis qu'un appel de la défense avait été a annulé au mois de mars.

S'il est condamné, Julian Assange risque jusqu'à 175 ans de prison. Il est actuellement détenu au Royaume-Uni dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. À moins d'un appel, que ses avocats ont jusqu'au 18 mai 2022 pour déposer, Julian Assange sera extradé dans les 28 jours suivant la décision de la ministre de l'Intérieur Priti Patel d'ordonner l'extradition.

De nombreux soutiens dénoncent en opposant à ces accusations une grave atteinte à la liberté de la presse. Une coalition de 25 groupes de défense des droits humains - dont Reporters sans Frontières et Human Rights Watch - ont critiqué la décision d'extradition, la qualifiant de «grave menace pour la liberté de la presse aux États-Unis et à l'étranger».

L'Australien se bat depuis plus de dix ans pour éviter d'être extradé. Il a passé sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres pour éviter d'être livré à la Suède où il faisait l'objet d'accusations d'agression sexuelle, abandonnées depuis. Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.