Christian Iacono, 76 ans, ancien maire de Vence (Alpes Maritimes) a été condamné le 23 février 2011 par la cour d'assises à neuf ans de réclusion pour viol et agression sexuelle sur son petit-fils Gabriel. Depuis, le radiologue à la retraite est incarcéré à la maison d'arrêt de Grasse. L'ancien maire, qui a toujours clamé son innocence, a déposé un pourvoi en cassation. En première instance, en avril 2009, il avait déjà écopé de neuf années d'emprisonnement. Il avait alors dû démissionner de son mandat d'élu divers droite.
Les faits incriminés étaient supposés s'être déroulés entre 1996 et 1998, dans la villa de Christian Iacono à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans. Gabriel Iacono les avait dénoncés en juin 2000 après s'être confié à ses parents. Au cours des deux procès, l'accusation avait mis en avant des rapports médicaux signalant l'existence, sur le corps de l'enfant, de cicatrices indicatives de sévices sexuels ainsi que les déclarations réitérées du petit-fils, jugées «crédibles» et «cohérentes» par plusieurs experts.
«Je n'ai pas envie qu'il passe un jour de plus en prison alors qu'il est innocent». Gabriel Iacono s'est subitement rétracté en envoyant un courrier au parquet de Grasse (Alpes-Maritimes). «Je me suis lavé des erreurs que j'ai pu commettre. C'est désormais à la justice de faire son travail et de reconnaître les siennes», déclare le jeune homme, aujourd'hui âgé de 20 ans et père d'un petit garçon de neuf mois. «Personne ne m'a poussé à l'incriminer. Pour autant je n'ai pas menti. J'y croyais vraiment. Et puis j'ai pris du recul et de la maturité. Dès la fin du second procès, j'ai commencé à me poser des questions. Cela a mis trois mois pour mûrir», explique-t-il.
«Pour nous, la révélation de Gabriel n'est pas vraiment une surprise, on espérait bien que cela arriverait un jour," a confié mercredi Me Baudoux, avocat de Christian Iacono. Première des choses à faire, maintenant : déposer une demande de remise en liberté. Puis attendre le résultat du pourvoi en cassation. «Si la Cour accepte de casser la décision de la cour d'assises - ce qui devrait arriver au regard de la confession de Gabriel - alors on pourra se diriger vers un troisième procès», explique Me Baudoux. Un procès qui serait l'occasion, pour Christian Iacono, d'être lavé de tout soupçon.
À ses yeux, la rétractation de Gabriel pose une fois de plus le problème de «la sacralisation de la parole de l'enfant» dans ce genre d'affaire. «C'est la preuve que la justice n'est toujours pas guérie de ça.... Les experts, les médecins... Ils sont nombreux à confondre militantisme et recherche de la vérité ! ».