709 - Et si Dany Leprince était innocent ?

Affaire Dany Leprince : et s'il y avait eu erreur judiciaire ?

Par David Servenay | Rue89 | 10/04/2009/12H

Ce n'est pas la première contre-enquête sur l'affaire Leprince. Leprince, Dany, condamné à perpétuité pour le meurtre de quatre personnes. Son frère, la femme de son frère et deux de leurs trois filles. Depuis trois ans, la commission de révision examine l'affaire. L'enquête du journaliste Bernard Nicolas apporte de nouveaux éléments qui accréditent l'idée qu'une erreur judiciaire a bien été commise.

L'histoire

5 Septembre 1994, petit village de Thorigné-sur-Dué (Sarthe) : un matin, la nounou de la famille, ne voyant pas la petite dernière arriver chez elle, découvre les corps sans vie de Christian Leprince, sa femme et leurs deux filles aînées. La cadette, Solène, 2 ans, est en vie, seule dans sa chambre, changée et propre.

Le quadruple meurtre est horrible. L'autopsie établira que les victimes ont été tuées à la feuille de boucher. Elles gisent dans un bain de sang à travers la maison, plusieurs corps ayant été déplacé. Comment expliquer un tel acharnement ? Pourquoi la petite Solène a-t-elle été épargnée ? Que cachait ce huis-clos provincial de Français ordinaires ?

Tous les ingrédients sont là, pour fournir la trame d'un fait divers parfait.

L'enquête invraisemblable

Commence alors l'une des enquêtes criminelles les plus invraisemblables de ces dernières années. Les gendarmes d'Angers et du Mans en sont chargés, sous la direction d'une juge d'instruction qui découvre à cette occasion les possibles usages des analyses ADN. En cinq jours, ils tiennent le coupable idéal : Dany Leprince, frère de la victime et voisin direct.

La force de la contre-enquête est d'avoir obtenu les explications… des enquêteurs. Le capitaine de gendarmerie Lembert et la juge Brunetière détaillent les difficultés à travailler sous l'intense pression des médias. Mais aussi à combler les « trous du puzzle » pour reprendre l'expression de la magistrate.

La contre-enquête

De fil en aiguille, Bernard Nicolas décortique le faisceau de présomptions qui ont conduit Dany Leprince en prison et à une condamnation de réclusion à perpétuité. Pour en finir par la seule « preuve » du dossier : des aveux extorqués à la 46e heure de garde à vue dans une ambiance tendue. (Voir la vidéo, extrait du film)

Pire : l'accusation repose en grande partie sur les explications de Martine Leprince, la femme de Dany, qui exposera quatre versions successives des faits. Des « flash », dit-elle à la juge. Mais à bien y regarder, les contradictions et impossibilités sont nombreuses. Alors pourquoi avoir pris pour argent comptant les accusations de cette femme ?

Mieux : le film apporte de nouveaux éléments dans le débat. En particulier un couteau de boucher, retrouvé par un paysan du coin, apporté aux gendarmes et qui a mystérieusement disparu. Autre incohérence : la nounou, avant d'aller chez les Leprince, a appelé à plusieurs reprises leur domicile, tombant sur une ligne occupée… au moment où tout le monde est mort. Les enquêteurs n'ont pas poussé les recherches plus avant.

Dans ce genre d'affaire, les avocats n'ont d'autre choix que d'entamer une procédure devant la commission de révision de la Cour de cassation, seule instance susceptible de remettre les pendules à l'heure. Saisie depuis trois ans, cette dernière n'a toujours pas statué.

Comme à chaque fois, les plus haut magistrats du pays hésitent à déjuger leurs collègues. Les avocats de Dany Leprince ne désarment pas. Ils veulent même faire entendre le journaliste qui rapporte des éléments nouveaux. Pour le spectateur, l'intérêt de ce film est de montrer que sans pathos et avec un vrai sens pédagogique, l'enquête journalistique reste un contre-point indispensable à l'implacable mécanique judiciaire.

Comments

[Pierre Morgat]

Céline Brunetière n'a pas réalisé une enquête bâclée, comme nous l'écrivons depuis 5 ans dans l'unique dessein de créer une crise qui ferait voir ce blog à des milliards de curieux.

Le blog des innocents injustement accusés ne publie pas le cours quotidien de l'action Brunetière Groupe, uniquement pour ne pas la faire monter au firmament des marchés judiciaires. Nous vous présentons nos excuses, madame la juge, pour cette omission malhonnête. Mercredi 21 mars 2012, elle était cotée à ... pas grand chose en fait.

Le couteau trouvé dans une carrière en 1999 avec estampillé « Leprince » a été fabriqué de toutes pièces par des journalistes dans une volonté évidente de manipuler l’opinion publique, ce qui ne traverserait jamais l'esprit de Céline Brunetière.

Il n'y a aucun souci de recoupements entre les témoignages de Mme Martine Compain-Leprince et celui de Mme Célia Leprince et si nous avons relaté des faits qui pourraient le laisser penser, c'est au mieux une regrettable erreur d'interprétation, au pire une invention pure et simple juste pour le plaisir de critiquer.

Céline Brunetière n'a été de mauvaise fois avec un journaliste le 9 avril 2011 après l'avoir accusé, depuis tout ce temps, d’avoir écrit un tissu de mensonges. Elle a simplement usé de sa liberté d'expression et nous l'en remercions.

Les quelques lignes ci-dessus auront, nous l'espérons, comblé les attentes de Mme Céline Brunetière. Elles ne correspondent évidemment à aucune réalité sinon à celle que sa majesté impériale aimerait sans doute lire dans le blog de ses rêves.

Pardon, Mme Brunetière, de n'être donc point le blog de vos rêves. Pardon de chercher à révéler ce que vous souhaitez tant cacher ou minimiser. Modestement, essayons toutefois de rassurer votre ego : nous ne souhaitons absolument pas vous déplaire, mais simplement satisfaire l'appétit d'information du public interessé et faire éclater la vérité. Pas seulement pour Dany, mais également pour Solène et les victimes de ce massacre qui ont le droit de reposer en paix. Malgré vos assauts et vos pressions répétées sur les journalistes, nous continuerons. Car, comme vous, en fait, nous ne sommes ni intouchables ni exempts de reproches.

[ZYCOS]

bien entendu Leprince est innocent, il faut retourner dans les annales policières pour retrouver des histoires semblables ou l'affaire dépasse de loin une affaire de famille, mais plutot un affaire bien plus grave qui remonte très haut dans le ssphères de l'état où la justice est même mouillée...Pourquoi pas...C'est la seule explication...Car comment se fait-il que tout innocente Leprince et que la justice s'entête à le condamner, la réponse ? Peut-être qu en recvherchant dans les fréquentations du frère de Dany aura-t-on la réponse. Je mettrais ma main à couper.

[nouveau blog]

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[Cédric]

La Commission de Révision des Condamnations Pénales devrait enfin se prononcer !
Suivez l'affaire sur http://www.affaireleprince.com

[Cédric]

Pour tout savoir sur l'affaire Leprince:
http://www.affaireleprince.com
Hier, c'était Dany Leprince, demain ce sera peut-être vous !